1988
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Francesco Giavazzi et al., « Modèles du SME : l'Europe n'est-elle qu'une zone deutsche mark ? », Revue économique, ID : 10.3406/reco.1988.409088
Modèles du SME : l'Europe n'est-elle qu'une zone deutsche mark ? Les régimes à taux de change fixes ou à flexibilité limitée des taux de change, tels que le système des « zones de cibles » proposé pour le Système monétaire international ou le Système monétaire européen (SME) actuel, soulèvent le problème de la symétrie entre les pays membres. Qui décide de la politique monétaire et qui détermine les parités des taux de change ? Dans le cas où les taux de change sont déterminés exogènement suivant une règle mécanique, la politique monétaire est-elle, ou devrait-elle être, mise en œuvre par un seul pays ou par tous les pays membres du système ? Le présent article essaie de répondre à ces questions, en prêtant une attention particulière à l'expérience du SME. Notre interprétation des données est que le SME reproduit les exemples historiques de régimes à taux de changes fixes. L'Allemagne est le pays pivot, et mène la politique monétaire pour tout le système. Lorsque les autres pays sont incapables de suivre les objectifs monétaires de l'Allemagne, ou ne veulent pas s'adapter aux contraintes qu'ils impliquent, ils modifient leur taux de change. Grâce aux contrôles des mouvements de capitaux, ils peuvent jouir d'une indépendance limitée, par rapport aux contraintes imposées par la conjoncture internationale. Une combinaison de politiques d'intervention sur les marchés des changes et de stérilisation des capitaux intérieurs apparaît susceptible de libérer l'Allemagne du poids de l'ajustement aux perturbations intervenant sur les marchés de titres intra-européens. Nos résultats ont des implications importantes, à savoir que les analyses de régimes à taux de change fixes ou gérés devraient s'attaquer explicitement aux effets de cette asymétrie.