1996
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Ousmane Samba-Mamadou, « Dévaluation du franc CFA, taux de change parallèle de la naira et compétitivité de l'économie du Niger face au Nigeria », Revue d'économie du développement, ID : 10.3406/recod.1996.953
La compétitivité de l'économie du Niger face au Nigeria a continué à se dégrader depuis le milieu des années quatre-vingt et la dévaluation du franc CFA (de janvier 1994) ne semble pas avoir permis de renverser la tendance. On essaie de comprendre pourquoi la dépréciation du franc CFA sur le marché parallèle de la naira n'a pas été durable (tant en termes nominal que réel) à travers un modèle simple d'arbitrage des taux de change qui distingue deux motifs de demande des dollars et des francs CFA par les Nigérians : le motif d'importation des biens via le transit et celui de transfert des capitaux. Les tests économétriques, basés sur une approche d'estimation des modèles vectoriels à correction d'erreur à la Johansen, indiquent que le dollar et le franc CFA sont perçus au Nigeria comme des substituts parfaits et cela a continué non seulement après la décision d'août 1993 de limiter la convertibilité du franc CFA mais aussi après la dévaluation. De tels résultats, reflétant l'importance de la demande d'importation de transit par les opérateurs nigérians, sont ensuite utilisés pour montrer (graphiquement) qu'en tirant continuellement vers le bas le taux de change parallèle de la naira, les activités de transit permettent de comprendre pourquoi la compétitivité des productions locales d'un pays comme le Niger peut en souffrir durablement.