1998
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Jean-François Laé et al., « L'enquête, l'enquêteur et la perception (extrait de leur ouvrage Les récits du malheur) », Recherche & formation, ID : 10.3406/refor.1998.1476
Si les sciences sociales et leurs enquêtes veulent tenir compte de la perception des sujets, si elles veulent intégrer le sensible et l'instantané de leur expérience sans les asservir brutalement aux exigences du concept et de la rationalité savante, elles doivent emprunter la voie de l'écriture narrative. Dans ce texte, extrait d'une étude plus démonstrative encore, J.-F. Laé et N. Murard justifient le recours à la narration et plus particulièrement à la nouvelle : quand il faut décrire les situations «intensives», quand il faut reconstruire la mémoire spontanée des individus, leurs théories naturelles, leurs convictions, leurs idéaux, etc., toutes choses qu'il faut enfin prendre au sérieux, alors le récit peut seul représenter la mise en scène (ou l'une des mises en scène) dans laquelle ces individus restituent le temps de leur existence en procédant à de telles énonciations.