Hérodote, l’Héraclès de Thasos et les “Phéniciens”

Résumé En Fr

The text of Herodotus that mentions a sanctuary of Herakles Thasius in Tyre and the Phoenicians origins of Thasos is inconsistent with the customs of the Phoenicians and with the total absence of evidence for a Phoenician installation in Thasos itself and more generally in the North Aegean region. Reexamining this text, we can propose a new traduction and a new identification of the divinity worshipped in the Tyrian sanctuary and of the Herakles Thasius : this is clearly an Herakles Idaios, as indicated by a rarely commented excerpt of Pausanias. Now, the Herakles Idaios, as a divinity who has her origin in Phrygia and who is associated with the metallurgy, matches very well for the native populations of Thasos, who acted a dynamic metallurgy already before the Parians arrived in the island. Other texts of Pausanias are showing his pregnance in the whole North Aegean region. We are trying also to prove that the elements that should affirm the presence of the Phoenicians in the region are more consistent with the indigenous environment. Why then not to question the identity of these Φοίνικες ?

Le texte d’Hérodote qui mentionne un sanctuaire d’Héraclès Thasien à Tyr et les origines phéniciennes de Thasos se heurte à la vraisemblance et à l’absence de toute trace d’occupation phénicienne à Thasos même, et plus généralement dans l’Égée du nord. Le réexamen de ce texte conduit à proposer une nouvelle traduction et une nouvelle identification d’une part de la divinité adorée dans le sanctuaire tyrien, d’autre part de l’Héraclès Thasien : celui-ci est visiblement un Héraclès de l’Ida comme le montre un passage de Pausanias rarement commenté jusqu’à présent. Or, l’Héraclès de l’Ida, en tant que divinité originaire de Phrygie et associée à la métallurgie, convient particulièrement pour des populations indigènes de Thasos, qui pratiquaient une métallurgie active bien avant l’arrivée des Pariens. D’autres textes de Pausanias montrent son importance dans tout le nord de l’Égée. Parallèlement, on s’efforce de montrer que les éléments naguère invoqués pour asseoir la présence phénicienne dans ces régions se rapporteraient bien mieux à des milieux indigènes. Pourquoi alors ne pas questionner l’identité même de ces Φοίνικες ?