2016
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Jean-Yves Strasser, « Une expression agonistique chez Saint Paul et dans trois inscriptions anatoliennes », Revue des Études Grecques, ID : 10.3406/reg.2016.8421
Les écrits pauliniens sont riches en images agonistiques. L’une d’entre elles se trouve dans 2 Tim 2, 5 : ἐὰν δὲ καὶ ἀθλῇ τις, οὐ στεφανοῦται ἐὰν μὴ νομίμως ἀθλήσῃ. L’expression νομίμως ἀθλέω a été souvent reprise par les Pères de l’Église. Nous la retrouvons ici dans trois inscriptions. La première, retrouvée à Zeitindağ, près de l’antique Élaia (G. E. Bean, Belleten 29, 1965, p. 588-593, n° 2) est un décret en l’honneur d’un athlète, Marcus Alfidius ; on peut améliorer le début du texte conservé. Le second texte, I. Ilion 125, est une inscription à la formulation inhabituelle en l’honneur du vainqueur aux Pythia de Delphes Pergamos, au palmarès par ailleurs très modeste. La troisième est une inscription chrétienne d’Artanada, en Isaurie (Sterrett, Wolfe Expedition, 120) ; l’épigramme, qui reprend d’autres images agonistiques qui se trouvent chez saint Paul, devait orner le tombeau de martyrs. 2 Tim 2, 5 doit être analysé à la lumière des nombreux textes païens et chrétiens qui utilisent l’expression νομίμως ἀθλέω, qui se dit des athlètes professionnels qui doivent durant leur carrière respecter toutes les règles de vie du professionnel.