Langage et médecine : la fin du Cratyle platonicien

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2020

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Lucia Saudelli, « Langage et médecine : la fin du Cratyle platonicien », Revue des Études Grecques (documents), ID : 10.3406/reg.2020.8635


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Résumé En Fr

At the end of the Cratylus, Socrates compares the permanent becoming of reality to the discharges of people who have a cold. Believing that everything changes constantly, and nothing stands still, he says, leads us to think that the things are sick and ends up making us sick. In order to take care of oneself, one should seek to know the real nature of things because their essence, contrary to appearances, never changes. The aim of this article is to explain the meaning of this argument about bodily illness and mental health, and to show the role that it plays in a dialogue dedicated to language. Plato establishes here a link between the flux of things and the flux in words, between the discharges of the body and the rotations of the soul. In doing so, he criticises all pseudo-language experts, including certain doctors who lack of genuine knowledge as well as moral integrity.

À la fin du Cratyle, Socrate compare le devenir perpétuel de la réalité aux écoulements des gens enrhumés. Croire que tout change sans cesse et rien ne demeure, dit-il, nous conduit à penser que les choses sont malades et finit par nous rendre malades. Pour prendre soin de soi, il faut chercher à connaître la nature véritable des choses car leur essence, contrairement aux apparences, ne change jamais. Le but de cet article est d’expliquer la signification de cet argument sur la maladie physique et sur la santé mentale, et de montrer le rôle qu’il joue dans un dialogue consacré au langage. Platon y établit un lien entre le flux des choses et les mots du flux, entre les écoulements du corps et les révolutions de l’âme. Dans ce contexte, il critique tous les pseudo-spécialistes du langage, y compris certains médecins étymologistes qui ne détiennent pas un véritable savoir et dont la conduite est loin d’être morale.

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