2020
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David-Artur Daix, « Une paix sans nom ? (Démosthène, Sur les forfaitures de l’ambassade, § 204) », Revue des Études Grecques (documents), ID : 10.3406/reg.2020.8636
Au § 204 du plaidoyer Sur les forfaitures de l’ambassade (XIX) de Démosthène, la paix, τὴν εἰρήνην, est qualifiée par l’adjectif épicène ἀνώμοτον qui, exceptionnellement, prend ici un sens passif : «qui n’est pas jurée » . Outre que c’est un hapax dans cet emploi, le mot ayant toujours ailleurs, y compris chez Démosthène, un sens actif : «qui n’a pas prêté serment » , il soulève des difficultés d’interprétation : en effet, l’orateur explique aux § 158 et 278 du discours que Philippe et ses alliés ont effectivement prêté serment en 346 ; et, d’autre part, il ne fait absolument aucune mention des amendements au traité négociés en 344-3 et rejetés par le roi de Macédoine ; de sorte qu’il est très difficile de comprendre à quoi peut bien faire allusion cette paix «qui n’est pas jurée » . Corriger le texte transmis s’avère néanmoins délicat dans la mesure où cette leçon, parfaitement classique pour la forme, est attestée par toute la tradition manuscrite ; et les quelques conjectures proposées jusqu’ici n’ont pas emporté l’adhésion. Il convient donc d’étudier en détail l’emploi qui est fait ici de l’adjectif ἀνώμοτον afin de déterminer s’il faut l’émender ou, au moins, l’athétiser et, si tel est le cas, quelle correction pourrait s’avérer convaincante.