1975
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Antoinette Fink-Langlois, « Émancipation et conversion. Deux aspects de l’histoire des Juifs d’Allemagne (1769-1799) », Recherches Germaniques (documents), ID : 10.3406/reger.1975.938
Depuis qu’en 1769 Lavater avait échoué dans sa tentative de convertir Moses Mendelssohn, tout semblait contribuer à reléguer la conversion des Juifs au rang des procédés surannés. Pour résorber ce corps étranger que constituaient les communautés juives dans les états chrétiens, l’on se tournait alors plus volontiers vers les solutions d’assimilation avancées par le Conseiller Dohm et les réformes engagées par Joseph II. Néanmoins, dans les dernières années du siècle, la conversion regagnait du terrain et David Friedländer, porte-parole d’un petit groupe de Juifs berlinois, allait jusqu’à demander publiquement au Conseiller du Consistoire, Teller, si lui et ses amis ne pourraient pas bénéficier de quelques aménagements au cas où ils décideraient de se convertir au protestantisme. Parallèlement le principe de l’émancipation n’était pas pour autant tombé en discrédit et, en Prusse notamment, des négociations étaient engagées entre le gouvernement et les communautés juives en vue d’une modification de leur statut. En partant des écrits que suscita la tentative de Lavater et celle de David Friedländer et en se basant sur les nombreux traités et pamphlets qui abordent le problème de la conversion des Juifs, le présent article se propose de suivre le déclin du thème de la conversion dans ses aspects proprement religieux et de rechercher pourquoi il avait néanmoins gardé suffisamment d’impact pour renaître dans les dernières années du XVIIIe siècle.