1997
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Gonthier-Louis Fink, « L’image du peuple chez Goethe », Recherches Germaniques (documents), ID : 10.3406/reger.1997.1468
Partant de la polysémie du terme de ‘peuple’ et de l’apologie du peuple-nature, G.L.F. étudie d’abord ce mythe transmis à Goethe par Herder. Dans ses œuvres du Sturm und Drang, ce mythe a deux faces, à l’instar de la polarité de la nature. Si la mère dévouée aux siens, les enfants primesautiers et la jeune fille absorbée par l’être aimé en présentent la face positive, les paysans sanguinaires en révolte contre les seigneurs féodaux en montrent l’autre. Dans Egmont, cette opposition fait place à celle de la foule iconoclaste et des artisans. Si ces derniers sont velléitaires, cela vient des différents régimes politiques auxquels ils sont soumis. Lors de la Révolution française Goethe met l’accent sur le décalage entre le discours altruiste et l’attitude égoïste des imposteurs qui dupent le peuple naïf. Dans Hermann et Dorothée cette opposition morale est complétée par l’opposition politique entre égoïsme et républicanisme, représenté par la jeune génération. Après 1820 Goethe envisage les répercussions du machinisme sur la vie des fileuses et des tisserands et propose de pallier le chômage frappant les artisans grâce à la spécialisation, la mobilité et le souci de l’intérêt général, mesures toujours d’actualité.