1998
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Jean Dewitz, « Le Volkstheater de Munich. Symbole de l'identité bavaroise après 1848 », Recherches Germaniques (documents), ID : 10.3406/reger.1998.1213
La nouvelle orientation donnée à la politique bavaroise par Maximilien II ne fut pas sans effets sur le Volkstheater de Munich. Dans un premier temps, il lui fut possible après 1848 de se développer avec l’accord des autorités parce qu’il ne présentait que des pièces inoffensives, susceptibles de distraire le public petit bourgeois de la politique. Mais lorsqu’il s’agit, dans le cadre de la politique de la Trias, de faire de Munich une ville capable de rivaliser avec Berlin et Vienne, l’intendance du théâtre de la cour, soucieuse en même temps de se débarrasser d’une concurrence gênante, tenta d’évincer les deux salles de faubourg, devenues soudain les vestiges encombrants d’une tradition bavaroise jugée dépassée. Grâce à des auteurs dramatiques locaux comme Franz Prüller, dont les œuvres surent répondre aux attentes d’un public inquiet de la menace que la nouvelle politique faisait peser sur l’indépendance nationale et des modes de vie éprouvés, l’institution “théâtre populaire” sut faire face à la situation. Très vite, les héros paysans des “tableaux de caractère du Hochland bavarois” devinrent des types dramatiques symbolisant la défense de l’identité bavaroise.