2002
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Anne D. Peiter, « Freuds Konzepte von ,Versprecher‛, ,Trauma‛ und ,Verdrängung‛ als Ausgangspunkte literarischer Verfahren in den Letzten Tagen der Menschheit von Karl Kraus », Recherches Germaniques (documents), ID : 10.3406/reger.2002.1257
Les notions freudiennes de ‘lapsus’, ‘traumatisme’ et ‘refoulement’ à l’origine de procédés littéraires dans Les derniers jours de l’humanité de Karl Kraus Partant de la prémisse que Les derniers jours de l’humanité ne traitent pas de la réalité de la Première Guerre mondiale, mais d’un manque d’imagination à l’origine de toute guerre - manque d’imagination que l’on ne saurait confondre avec un simple mutisme -, nous analysons le lapsus comme un procédé littéraire, par lequel Kraus démasque les fantasmes de violence. Le parler emphatique, dénotant dans les citations de Kraus un calfeutrage par rapport à la réalité, ne produit pas chez les personnages une prise de conscience cathartique. Car, dans cette œuvre, le refoulement ne renvoie pas, comme chez Freud, à quelque chose qui nous est profondément familier, à savoir en l’occurrence un traumatisme. Eu égard au processus de réception, qui est en fait une perception au second degré, Kraus finit toutefois par rejoindre la position de Freud. L’espérance d’un dépassement de l’aporie d’imaginaire par la représentation de l'absence de traumatisme se révèle alors être le ressort central de cette satire. Les derniers jours de l’humanité peuvent donc être lus comme une répétition de la guerre et de la mort, où la non-expérience est présentée pour la première fois comme un traumatisme et en devient imaginable.