2004
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Viviane Rosen-Prest, « Paul Erman (1764-1851). Un huguenot berlinois à la croisée des chemins », Recherches Germaniques (documents), ID : 10.3406/reger.2004.1277
La question des minorités, de leurs difficultés d’intégration et de leurs relations avec les populations majoritaires est aujourd’hui plus que jamais d’actualité. La notion de ‘transfert culturel’, apparue il y a une trentaine d’années, a permis de mieux explorer la complexité des processus d’intégration et d’influences réciproques. Dans ce cadre, l’étude du Refuge huguenot a focalisé l’intérêt, mais on a essentiellement écrit sur les deux ou trois premières générations. Cet article est consacré à un personnage berlinois de la quatrième génération, dont la jeunesse s’est déroulée sous Frédéric II, et qui a connu l’occupation napoléonienne et les guerres de libération. Fils d’un pasteur huguenot prestigieux, destiné à la carrière ecclésiastique, il a choisi des chemins originaux : sans rompre avec son milieu d’origine, il devient un physicien estimé, adepte de la philosophie de Kant, ce qui le conduit à de nombreux contacts hors de la Colonie ; professeur au Collège français, il ouvre la jeune génération huguenote à des influences nouvelles. Par ailleurs, il fréquente les milieux juifs émancipés, en particulier la famille du célèbre banquier Daniel Itzig, dans laquelle il prendra femme ; cela incite à élargir la problématique à la question des relations des minorités entre elles, des représentations et des attentes mutuelles. Cet article se propose de camper le personnage dans ses divers aspects en attendant la présentation plus approfondie des travaux en cours.