2009
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean Laplénie, « Mouvements de jeunesse et Reformpädagogik : proximités, influences, divergences », Recherches Germaniques (documents), ID : 10.3406/reger.2009.1373
Pédagogie réformée et mouvements de jeunesse peuvent être vus à leurs débuts presque concomitants comme des mouvements jumeaux, tous deux issus des mêmes interrogations sur le devenir de la culture et de la société à la fin du XIXe siècle, tous deux reconnaissant à peine leur dette envers la Kulturkritik et la «réforme de la vie». Si leurs problématiques centrales – concernant l’organisation communautaire et la place de l’autorité – sont très proches, il faut attendre l’immédiat avant-guerre pour que les deux mouvements se montrent poreux l’un à l’autre. Mais ces échanges sont marqués par des malentendus et des dissensions. Aux alentours de 1913, le projet de Gustav Wyneken de faire renaître l’école de l’esprit de la jeunesse, en guidant celle-ci sur le chemin d’une «culture juvénile», se heurte à une forte résistance ; en 1918, lorsque les pédagogues du cercle Wende (le «tournant»), issus des mouvements de jeunesse d’avant-guerre, tentent de récupérer et de radicaliser cet héritage, leur projet porte déjà à faux avec les nouvelles orientations représentées par la jeunesse bündisch.