1977
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Robert Lee, « Autonomy and dependence in french Algeria : four approaches to a case study. », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, ID : 10.3406/remmm.1977.1424
Qui gouvernait l'Algérie française ? Pour répondre à cette question on a habituellement recours à une démarche conçue en termes purement juridiques. Cet article cherche à déborder le problème â travers l'analyse concrète des émeutes de Constantino de 1934-35 et de leurs implications politiques. Faisant écho aux conclusions des politologues (Banfield, Liesbesney, Millot...), l'auteur souligne d'abord les insuffisances de l'approche juridique. De même, il stigmatise les modèles dits «rationnel» et «organisationnel». Tous deux sont destinés à l'analyse des systèmes politiques unitaires et comportent le risque grave de subordonner le raisonnement du chercheur aux données «officielles» du problème. On ne peut, en effet, comprendre la complexe réalité socio-politique de l'Algérie coloniale des années trente, en l'examinant à travers le seul filtre d'une politique centraliste, élaborée et appliquée depuis la lointaine capitale parisienne. Pour déterminer le véritable degré d'autonomie politique des départements algériens, l'auteur suggère un quatrième modèle, explicitement politique. On en conclut que l'établissement et le maintien d'une autonomie régionale dans un système unitaire dépend en large mesure de l'habileté des notables locaux. Ils peuvent exercer une influence considérable sur l'administration et le gouvernement central, si leur action s'appuie sur les institutions représentatives et les partis politiques, intervenant à la fois sur les plans national et régional.