L'événement rituel : médias et cérémonies politiques. La Place de l'Université à Bucarest en décembre 1990

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1996

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Mihai Coman, « L'événement rituel : médias et cérémonies politiques. La Place de l'Université à Bucarest en décembre 1990 », Réseaux. Communication - Technologie - Société, ID : 10.3406/reso.1996.3706


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Résumé En Fr

Many journalists, believing fully in the «mirror theory», are persuaded that neither their presence nor the resulting mediation has any impact on the course of events. By contrast, our conviction, grounded in theories of the « social construction of reality », is that events are the product of journalistic discourse which slices up reality, orders it and gives it meaning (often of a symbolic nature). This interpretation affords us integrating concepts which can be used to explain the sometimes incomprehensible mobilization of the media and public opinion around « issues » which, in an historical perspective, prove to be totally insignificant. We believe that this viewpoint provides a convincing interpretation of the University Square demonstrations (Bucarest, 1992) which were headline news in the Romanian media for over two months. The repetitiveness of the demonstrations ought, according to journalistic definitions of news, to have dampened the media's interest. Yet quite the opposite took place. Our study aims at proving that this repetitiveness, of a ritual order, was the source of journalistic discourse and that it enabled the media to construct an Event when, in fact, nothing had happened.

Adeptes de la « théorie du miroir », bien de journalistes sont persuadés que ni leur présence, ni la médiation qui s'en suit ne changent en quoi que ce soit les faits et le déroulement des événements. Partant des théories de la «construction sociale de la réalité », nous sommes convaincus, au contraire, que les événements sont le produit du discours journalistique qui découpe la réalité, l'ordonne et lui attribue une signification (souvent symbolique). Cette interprétation nous offre des concepts intégrateurs qui peuvent expliciter la mobilisation parfois incompréhensible des médias et de l'opinion publique autour d'« histoires » qui, dans une perspective historique, se révèlent dépourvues de toute importance. Nous croyons que ce point de vue offre un interprétation convaincante des manifestations de la Place de l'Université (Bucarest, 1992) qui ont fait « la une » des médias roumains pendant plus de deux mois. La répétitivité des manifestations aurait dû, selon les définitions journalistiques des nouvelles, apaiser l'intérêt des médias. Or c'est le contraire qui est arrivé. Notre analyse s'efforce de prouver que cette répétitivité, de facture rituelle, a été le déclencheur du discours journalistique et que, grâce à elle, les médias ont construit un Événement, là où en fait rien ne se passait.

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