2000
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Noël Burch, « Double speak. De l'ambiguïté tendancielle du cinéma hollywoodien », Réseaux. Communication - Technologie - Société, ID : 10.3406/reso.2000.2197
S'appuyant sur des travaux anglo-américains récents, l'auteur formule l'hypothèse que le cinéma hollywoodien, depuis ses origines, cultive l'ambiguïté textuelle. S'il s'est longuement agi d'une stratégie objectivement commerciale visant à plaire à des sensibilités diverses (spécialement celles des hommes et des femmes), avec le renforcement du Code Hays au milieu des années trente, l'ambiguïté deviendra aussi un moyen de faire passer des idées mal vues par les censeurs. Tout au long de l'époque classique, l'ambiguïté institutionnelle devient représentation rigoureuse des contradictions sociales. A partir de la fin des années soixante, l'approfondissement des clivages sociaux (guerre du Vietnam, luttes des Noirs, des femmes et des gays), donne naissance à une ambiguïté plus sophistiquée. De nos jours enfin est apparue une stratégie calculée, cynique, (post-) moderniste, chez des réalisateurs comme Verhoeven, par exemple.