1980
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Richard Roos, « Nietzsche et Épicure : L’idylle héroïque », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10.3406/reval.1980.2554
La critique nietzschéenne n’a prêté qu’une attention parcimonieuse à ce qu’on appelle la période moyenne. Lorsqu’on ne la passait pas totalement sous silence, on y voyait tout au plus une transition, c.-à-d. la critique des écrits antérieurs et l’ébauche de l’œuvre «véritable» de Nietzsche. Pourtant, si l’on considère ces livres pour eux-mêmes, on y découvre un style très particulier, une «manière héroïque et idyllique de philosopher» dont «l’inventeur», «l’un des hommes les plus grands», s’appelle Epicure. À Sorrente et dans l’Engadine Nietzsche a tenté, en effet, de renouveler dans sa vie et sa pensée l’idylle héroïque d’Epicure. L’épicurisme introduit dans les lettres et aphorismes de ces années une chaleur inconnue jusqu’alors, un bonheur timide et frémissant que Nietzsche, pendant les derniers jours de Turin, évoquait encore avec une gratitude nostalgique.