2006
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Corine Defrance, « Les relations politiques entre la France et la Bavière (1945-1949) », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10.3406/reval.2006.5899
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les liens furent rapidement renoués entre ta France et la Bavière, située en zone américaine d’occupation. Les relations franco-bavaroises ressortaient marginalement de la politique d’occupation (cercle de Lindau et Palatinat) et, fondamentalement, de la question de la future organisation politique de l’Allemagne. Les deux parties souhaitaient une Allemagne aussi décentralisée (confédérale) que possible. Cependant, en raison de l’antagonisme croissant entre les blocs, le gouvernement français devint plus soucieux de préserver le front commun avec ses alliés occidentaux, inclinant davantage au compromis. A Munich, cette évolution fut ressentie comme une trahison. Après l’avoir considérablement amendé pour préserver les compétences des Länder, les représentants bavarois rejetèrent finalement le texte de la Loi fondamentale, validé par les trois Occidentaux. Mais ce rejet était avant tout symbolique, puisque la Bavière annonça par avance qu ’elle reconnaîtrait la validité d’un Grundgesetz approuvé par deux tiers au moins des Länder. Ces tensions politiques furent seulement passagères, alors que les liens culturels s'intensifiaient. La visite triomphale du général de Gaulle à Munich en septembre 1962 devait témoigner de la persistance des «relations privilégiées» franco-bavaroises.