2007
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Jacques Bariéty et al., « Les missions de la France Libre en Union soviétique et les «Malgré-nous» (1942-1944) », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10.3406/reval.2007.5977
L’article analyse l’intérêt porté par la France libre au sort des Alsaciens et Lorrains enrôlés de force dans la Wehrmacht et faits prisonniers par les Soviétiques et les efforts déployés pour leur venir en aide. Le problème des Malgré-nous se posa à partir du début de 1943. Initialement, le ministère soviétique des Affaires étrangères refusa de les considérer autrement que comme des prisonniers allemands ordinaires. Les deux représentations de la France Libre en URSS – la «délégation diplomatique» (avec Garreau et Schmittlein) et la «mission militaire» (avec Petit et Mirlès) – intervinrent tant auprès du Commandement soviétique que du Narkomindel. La situation se débloqua partiellement au printemps 1943, quand ce dernier accepta de séparer Alsaciens, Lorrains et Luxembourgeois des Allemands. Mirlès et Schmittlein espéraient la formation d’une unité combattante en URSS avec les prisonniers libérés, mais le commissariat aux Affaires étrangères du CFLN ne fut pas favorable à cette solution, arguant qu’ils risquaient d’être fusillés en cas de capture par les Allemands. Les premiers Malgré-nous arrivèrent au camp de Tambov en juillet 1943 et ce n’est qu’en juillet 1944 qu’un premier contingent de détenus fut libéré. La plupart des Alsaciens et Lorrains ne devaient être rapatriés qu’entre septembre 1945 et 1947.