2009
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Philippe Hamman, « Les organisations professionnelles au défi du travail transfrontalier entre France et Allemagne : interculturalité et transactions sociales », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10.3406/reval.2009.6076
Le travail transfrontalier en Europe (c’est-à-dire le fait de résider et de travailler dans deux espaces nationaux différents, contigus et délimités, entre lesquels sont opérées des migrations pendulaires quotidiennes) est significatif d’enjeux d’identifications et d’interculturalité qui invitent à penser ensemble des univers professionnels et leur inscription socio-spatiale, afin d’examiner ce que l’«entre-deux» fait au lien social et réciproquement. Pour ce faire, l’analyse focalise sur les espaces frontaliers de la France de l’Est et des Länder allemands voisins. Elle s’attache à des acteurs-passeurs originaux que sont les porte-parole des frontaliers, et mobilise la sociologie des transactions sociales, pour penser des situations qui s’apparentent à de la coopération conflictuelle, non seulement pour le frontalier entre deux systèmes nationaux, mais aussi quant à la prise en charge collective de cette cause. En ce sens, les organisations se préoccupant des frontaliers – syndicats, associations, instances de formation, etc., chacun à sa façon mais aussi suivant des ressorts concurrentiels – apparaissent fortement marquées par leur caractère hybride, lié à leur origine et leur histoire, la socialisation de leurs animateurs, leur fonctionnement et les objectifs poursuivis, ainsi que leur positionnement dans l’architecture transfrontalière. C’est tout l’intérêt des espaces interstitiels que de donner à saisir des séquences et des produits transactionnels, par rapport à des couples de tensions mais aussi des situations de triade où la transaction apparaît plus ou moins implicite ou au contraire affichée, mais toujours bien présente.