2010
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Wolfgang Bergem, « Deutschlands langsamer Abschied von der Kulturnation », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10.3406/reval.2010.6123
Depuis la Révolution Française s’est développée en Allemagne la conception de la nation comme Kulturnation, qui s’oppose à l’idée de l’État-nation et vient compenser son absence. Selon cette conception, ce n’est pas la volonté subjective exprimée par des citoyens libres de créer un État et de lui fixer des objectifs politiques qui fonde et donne son sens à une nation, mais les éléments présents objectivement dans le peuple que sont l’origine, la langue et la culture communes. L’Unification de 1990 a entre autres contribué au retour d’une coïncidence entre État et nation dans une société d’immigration dont grandit le caractère multiethnique, et rend nécessaire que soit abandonnée l’idée d’une Kulturnation au fondement généalogique au profit du concept plus moderne de l’État-nation démocratique et pluraliste. La tentative actuellement perceptible dans la politique culturelle de disjoindre l’idée de Kulturnation du principe d’origine afin de pouvoir implanter une politique culturelle fédérale devrait néanmoins être abandonnée.