1962
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Maxime Lamotte et al., « Données quantitatives sur une biocoénose ouest-africaine : la prairie montagnarde du Nimba (Guinée) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1962.4306
La biocoenose de la prairie montagnarde du Nimba (Guinée) a fait l’objet, depuis 1942, d’analyses quantitatives poursuivies durant toutes les saisons de l’année, par la technique des relevés quantitatifs sur 1 m² et sur 25 m². Il a été possible ainsi de préciser le «spectre zoologique» du peuplement animal, c’est-à-dire la place relative — tant en ce qui concerne le nombre d’individus que leur biomasse — des différents groupes zoologiques non microscopiques. Cette étude fait ressortir l’importance particulière de certains groupes : les Oligochètes, en premier lieu, et aussi des groupes hygrophiles comme les Gastéropodes, les Opilions, les Diplopodes, les Dermaptères, les Blattes et les Batraciens. Au total, la biomasse animale sur 100 m2 est de 1.850 g. de poids frais en moyenne, dont près de 1.000 g. pour les seuls Oligochètes. Une autre caractéristique de ce peuplement est la pauvreté en espèces (une centaine au total), liée à la rudesse des conditions de vie : alternance d’une longue saison humide et d’une saison sèche très rigoureuse. L’étude de la stratification de la faune dans son biotope a montré que la répartition des biomasses est très inégale entre les trois strates de la prairie : les animaux endogés dominent très largement (80 % du total de la faune), tandis que ceux de la litière ne forment que 16,6 % et ceux de la strate herbacée 3,4 % du total. Dans la litière, et plus encore dans la strate endogée, les saprophages tiennent de loin le rôle principal. L’analyse des régimes alimentaires des principales espèces a permis de caractériser le cycle trophique de la biocoenose. Le premier trait de cette structure trophique est l’extrême prépondérance des producteurs primaires — Graminées essentiellement — par rapport aux consommateurs primaires et secondaires : 185 kg (poids frais) par 100 m2 de matière végétale pour 1,35 kg (poids frais) de matière animale. Autrement dit, il y a sous-exploitation du milieu végétal par les animaux, en liaison peut-être avec l’absence de grands Mammifères. Au sein de la biomasse animale, les consommateurs secondaires ne constituent qu’une faible fraction (9 %) du peuplement. Dans la strate endogée, ils ne représentent même que 1 % de la biomasse totale, contre 29 % dans la litière et 41 % dans la strate herbacée.