Rapports des eaux souterraines avec les sols halomorphes et la végétation en Camargue

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1970

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Pierre Heurteaux, « Rapports des eaux souterraines avec les sols halomorphes et la végétation en Camargue », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1970.4812


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Soils of the Camargue are characterised by a predominance of fine particles, a high calcium and low organic matter content, and an over-riding importance of saline influences and surface hydromorphy. The distribution of vegetation in undisturbed areas of the Camargue depends upon the interaction of several factors, the most important of which are soil salinity and topography. Other contributory factors are mineralisation and depth of ground water, weather conditions and texture, structure and water content of the soil. The lower-lying areas (less than 0,50 m above sea-level) are the more saline. They are characterised by Salicornia communities among which the best represented are, in order of greater resistance to salinity and dryness : the Salicornia fruticosa

La répartition de la végétation des terrains naturels de Camargue est régie par l’interaction d’un ensemble de facteurs écologiques dont les plus apparents sont la salure des sols et la topographie, mais auxquels il faut ajouter la minéralisation et la profondeur des eaux souterraines, les conditions climatiques, la texture, la structure et la teneur en eau des sols. Les terres les plus basses (moins de 0,50 m au-dessus du niveau de la mer) sont les plus salées, elles sont le domaine des groupements à Salicornes dont les mieux représentées sont, par ordre croissant de résistance au sel et à la sécheresse : — le groupement à Salicornia fruticosa ; — le groupement à A. glaucum et S. fruticosa ; — le groupement à A. glaucum et Sphenopus divaricatus. Les terres les plus hautes sont moins soumises à l’influence du sel, elles sont occupées par les pelouses. Les sols sous pelouses ont une texture sablo-limoneuse et une structure grenue. Jusqu’au printemps, la percolation des pluies assure un bon lessivage superficiel et, bien que la teneur en sel de la nappe aquifère soit souvent assez forte, la concentration de la solution du sol dans la rizosphère reste inférieure à la limite fixée pour les sols salins. En été, le milieu devient légèrement salin et fortement xérique. Les sols des terrains bas sont des sols salins du type Solont-chak. Le maintien à faible profondeur des eaux souterraines entraîne des manifestations d’hydromorphie. La répartition des groupements végétaux dépend de l’intensité des remontées salines et des conditions hydriques régnant dans la rhizosphère. Elles-mêmes dépendent du climat, de la topographie, de la profondeur et de la salure des eaux souterraines. Le groupement à Salicornia fruticosa est hygrophile. Il occupe le pourtour des marais et les zones déprimées sous lesquelles la nappe aquifère est peu profonde. Le groupement à Arthrocnemum glaucum et Sphenopus divaricatus occupe les terrains trop secs ou trop salés pour qu’y prospère le Salicornietum fruticosae. Les annuelles du groupement les plus sensibles au sel occupent les micromilieux localement moins salés («touradons» et cœur des touffes d’A. glaucum). Le groupement à A. glaucum et Salicornia fruticosa apparaît lorsque les conditions écologiques sont intermédiaires. On a pu établir les gammes des salinités des sols et des eaux souterraines compatibles avec chaque groupement végétal (voir fig. 3). Quand la teneur en sel s’élève dans la tranche superficielle du sol, la survie des végétaux devient de plus en plus précaire. Pour une teneur en Cl de la terre sèche supérieure à 20 ‰ (conductivité des extraits de pâtes saturées 80 mmhos), seules quelques maigres touffes d’A. glaucum continuent à végéter sur un sol qui se couvre d’efflorescences salines : c’est le domaine de la sansouire. Pour une teneur en Cl de la terre sèche supérieure à 28 ‰ (90 mmhos), toute vie végétale supérieure devient impossible et le sol nu se couvre d’une croûte saline blanchâtre : c’est le domaine du «salant».

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