Quelques expériences de comestibilité de Lépidoptères gabonais faites avec le Mandrill, le Cercocèbe à joues grises et le Garde-bœufs

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1974

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Louis Bigot et al., « Quelques expériences de comestibilité de Lépidoptères gabonais faites avec le Mandrill, le Cercocèbe à joues grises et le Garde-bœufs », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1974.4852


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Résumé En Fr

Some preliminary experiments were made with Mandrills, a Grey-cheeked Mangabey and Cattle egrets in the Gabon, to determine the palatability of native butterflies and moths. The monkey predators were kept individually in large cages and prey were offered to them on trays. The serial order of selection of each individual prey and the reactions of each predator were noted. A similar testing procedure was used for cattle egrets. Among the four mandrills tested certain behavioural differences were noted between a subadult male bred in captivity though without any previous experience with insects, two other mandrills kept captive for some months, and a wild adult female freshly caught for the experiment. At first the naive male indiscriminately accepted all butterflies and moths presented to him. However the consumption of but one member of a «distasteful» species (Anaphe sp. $ ) made him immediately more cautious in his choice ; any other prey offered from then on, was individually examined before being eaten. Moths resembling the distasteful Anaphe female were subsequently avoided. All the other monkeys with previous field experience were, from the start, highly selective in their choices and never accepted distasteful species. The degree of generalization appeared to covary inversely according to the degree of previous field experience of the individual predator. The choices of the two wild cattle-egrets were also well established from the start and never varied during the experiments. Therefore it appears that local butterflies and moths are familiar to these three predator species which probably learn gradually those which are palatable and those which are not.

Un entomologiste et un éthologiste se sont livrés à une série d’expériences de comestibilité au Gabon. Il s’agissait de tester des lépidoptères africains sur des primates (Cercocebus albigena et Mandrillus sphinx) et des oiseaux (Bubulcus ibis) maintenus en captivité à proximité des lieux de récolte. Les proies étaient présentées soit séparément et vivantes (800 papillons), soit fraî- chement tuées et disposées sur un plateau au milieu d’autres (500 papillons). Les réactions du prédateur étaient évaluées suivant une échelle graduée des comportements. Le lot de quatre mandrills comprenait un sujet naïf, un sujet sauvage et deux sujets captifs depuis quelques mois : nous avons suivi l’évolution de leur choix en fonction de leur expérience antérieure. Bien que cette expérimentation n’ait pas été conduite systématiquement et se veuille avant tout une investigation préliminaire, un certain nombre de faits sont apparus comme probables : — les espèces de singes et d’oiseaux testés semblent manger dans la nature des papillons, même nocturnes ; — les primates, sous la pression du milieu, modifieraient leur comportement alimentaire beaucoup plus facilement que les oiseaux et cela, même à l’état adulte ; — les primates supérieurs comme les mandrills et les cercocèbes font preuve d’un comportement prédateur plus complexe et moins stéréotypé que celui des Lémuriens, par exemple ; ■ — les proies considérées comme non-comestibles se répartissent en réalité en une majorité de moyennement comestibles et une minorité de non-comestibles vrais ; — les prédateurs sont d’autant plus précis dans leur choix, qu’ils sont plus expérimentés, mais le «stress » dû à l’ingestion d’une espèce vraiment non-comestible affine brusquement — ou fait apparaître — la sélectivité et les techniques de gustation ; — l’ingestion d’un non-comestible amène le prédateur à une généralisation qui est à la base même des phénomènes de mimétisme. Cette généralisation est d’autant plus étendue que l’expérience a été plus désagréable. L’étendue de la généralisation varie aussi suivant les individus. Les espèces voisines du modèle non-comestible, ou même l’autre sexe, constituent des mimes moins spectaculaires, mais tout aussi protégés que ceux mis en évidence dans les séries mimétiques.

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