Thermorégulation comparée des vipères d’Europe. Etude biotélémétrique

Fiche du document

Date

1978

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.



Citer ce document

H. Saint Girons, « Thermorégulation comparée des vipères d’Europe. Etude biotélémétrique », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1978.5017


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

A biotelemetric study of thermoregulation under semi-natural conditions in six species of temperate and cool temperate eura-siatic vipers (112 days of continuous recordings of stomach temperature) has given the following results : 1) When a thermal gradient is available during digestion, vipers keep their internal temperature within rather narrow limits (± 1.5 to 2.0° C of a certain temperature, the “preferred temperature”). 2) Between 8 May and 26 August, this preferred temperature remained the same for the six species studied, independent of sex or stage of annual cycle. 3) The preferred temperature of a large viper gradually changes during digestion, from 32.42 ± 0.09° C at the beginning of digestion to 30.51 ± 0,20° C at the end of it. 4) The maximum stomach temperatures observed in field conditions range between 35.0 and 35.5° C. The daily maximum temperature averages 34.46 ± 0.09° C at the beginning of digestion, and 32.32 ± 0.20° C at the end of it. 5) The different species use different micro-environments for thermoregulation but achieve similar results. Vipera berus stays longer in the open than other species. Its preferred temperature is the same as that of other vipers, but it takes a longer time for an animal to reach it. Almost certainly, the preferred temperature does not correspond to the physiological optimum for a given function ; it likely results from a compromise between different and even contradictory constraints. Northern and southern European vipers have similar preferred temperatures ; the adaptation of northern species to cool environments must therefore be explained in another way. This adaptation is most likely mainly achieved through different circadian rhythms of activity and differences in the use of cover. However, the interspecific differences are always small and the present-day species distribution is most likely the result of historic factors and subsequent interspecific competition.

L’étude biotélémétrique de la thermorégulation de six espèces de Vipères d’Eurasie tempérée et froide, portant sur 112 jours d’enregistrement continu de la température stomacale d’animaux placés dans des conditions semi-naturelles, apporte les résultats suivants : 1) Lorsqu’elles disposent d’un gradient thermique suffisant, les Vipères en cours de digestion maintiennent leur température interne dans des limites assez étroites (± 1,5 à 2°C de part et d’autre d’une température moyenne, dite température préférée). 2) Cette température préférée est la même chez les six espèces étudiées, quels que soient le sexe ou le stade du cycle annuel entre le 8 mai et le 26 août. 3) La température préférée varie selon le stade de la diges¬ tion. De 32,42° C ± 0,09 au début de la digestion d’une proie pesant de 16 à 28 % du poids de la Vipère, la température préférée passe progressivement à 30,51 ° C ± 0,20 chez des Vipères de grande taille n’ayant plus dans l’estomac que l’émetteur. 4) Les températures maximales spontanément supportées se situent entre 35 et 35,5°C. Le maximum quotidien moyen est 34,46°C ± 0,09 au début de la digestion, 32,32°C ± 0,20 à la fin. 5) Les différentes espèces n’assurent pas leur thermorégulation dans les mêmes micro-milieux, mais le résultat obtenu est le même. Dans l’ensemble, Vipera berus passe plus de temps hors de l’abri et s’expose plus facilement à découvert que les autres espèces Cela ne modifie pas le niveau de la température préférée, mais le laps de temps durant lequel l’animal s’en approche ou l’atteint est plus grand. Il y a tout lieu de penser que la température préférée ne correspond pas à l’optimum physiologique pour une fonction donnée, mais à un compromis entre des besoins différents et peut-être contradictoires. La température préférée étant la même chez les espèces septentrionales et les espèces méridionales, les adaptations aux climats froids portent sur d’autres facteurs, notamment le rythme circadien de l’activité et le besoin de couvert. Les différences interspécifiques sont cependant faibles, et la répartition actuelle des Vipères résulte pour une bonne part de facteurs historiques et d’une forte compétition interspécifique.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en