Partage de l'espace entre le Lagopède. Lagopus mutus pyrenaicus et la Perdrix grise Perdrix perdrix hispaniensis dans le Massif du Carlit (Pyrénées Orientales) en fonction de l'altitude et de l'exposition

Résumé En Fr

On the Carlit Mountain range, eastern Pyrénées, the Pyrenean Ptarmigan Lagopus mutus pyrenaicus and the Spanish subspecies of the Partridge Perdrix perdrix hispaniensis are sympatric. The partitioning of space between these two Gallif ormes was studied throughout the whole yearly cycle, between 1980 and 1985. Both species can overlap altitudinally, ptarmigans ranging from 1 900 m to 2 899 m, and partridges from 1 400 to 2 499 m. However, seasonal altitudinal changes do occur (Fig. 2). Whereas ptarmigans stay most of the time at higher altitudes and display minor altitudinal shifts, partridges are found at lower altitudes in winter and spring, moving higher only during the summer — a period during which the ranges of both species do overlap (Fig. 3). Furthermore, the two species differ greatly in their preferences for definite exposures : partridges always prefer southern or south-western slopes, while ptarmigans favor northern or eastern exposures (Fig. 4).

Les données présentées révèlent des différences dans l’utilisation des altitudes et des expositions par deux espèces d’oiseaux montagnards sympatriques : la Perdrix grise de montagne et le Lagopède alpin. Les répartitions saisonnières diffèrent surtout par l’altitude pour la Perdrix grise et par l’exposition pour le Lagopède. Ainsi les perdrix tendent à fréquenter des altitudes plus basses en hiver et au printemps, alors que les lagopèdes utilisent surtout des altitudes hautes tout au long de l’année. D’autre part, les expositions au sud et au sud-ouest fournissent la majorité des observations de Perdrix, quelle que soit la saison. La séparation spatiale entre les deux espèces est bien marquée en été et en automne, lorsque des expositions distinctes sont choisies, ainsi qu’au printemps quand les répartitions altitudinales sont bien différenciées. L’analyse des données permet ainsi de définir une mobilité spatiale de type horizontal pour les lagopèdes et de type vertical pour les perdrix. Les implications sur la compétition entre ces deux espèces sont discutées.