La malacofaune française : endémisme, patrimoine naturel et protection

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1990

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Philippe Bouchet, « La malacofaune française : endémisme, patrimoine naturel et protection », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1990.2001


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Résumé En Fr

Nine species of terrestrial and freshwater molluscs have benefited from a legal protection status in France since 1979. However a critical examination of their status shows that such a protection is fully justified only for two corsican endemics (Helix ceratina and Tacheocampylaea raspaili), and to a lesser extent for three highly localized and/or vulnerable but non endemic species (Margaritifera margaritifera, Elona quimperiana and Macularia niciensis). On the contrary, protection is unjustified for Helix aperta, H. melanostoma, Otala apalolena and Rumina decollata, some of these snails even being agricultural pests in other countries. The present day conservation legislation is therefore far from adequate. A critical evaluation of the situation shows that thirty hydrobiids are endemic of open or subterranean waters ; they have a very local distribution and should receive complete protection. Fifty-three terrestrial molluscs are also endemic or quasi-endemic to France, most of them found only in small areas of Maritime Alps, Corsica and Basque Country. One slug species, formerly found only in La Crau, is now probably extinct. The Pyrenean endemics are not considered as being seriously threatened at present. An immediate protection is advocated for 21 of the 53 terrestrial endemic species only and further studies should clarify the status of the others pending a further decision.

Par arrêté ministériel de 1979, neuf espèces de Mollusques terrestres et fluviatiles sont protégées sur l’ensemble du territoire français. Un examen critique de la situation démographique et de la répartition géographique de ces espèces montre que cette protection est pleinement justifiée pour Helix ceratina (= H. tristis) et Tacheocampylaea raspaili, deux endémiques de Corse. Un statut de protection totale peut être maintenu, au bénéfice du doute, pour trois autres espèces (Margaritifera margaritifera, Elona quimperiana et Macularia niciensis), locales mais non endémiques. Ce statut est par contre totalement injustifiable et va à l’encontre de l’esprit de la loi pour Helix aperta, H. melanostoma, Otala apalolena et Rumina decollata. Ces espèces ne sont ni locales, ni menacées, et sont mêmes considérées comme des nuisances agricoles dans plusieurs pays tropicaux où elles ont été introduites accidentellement. L’examen, à la lumière de la littérature récente, de la faune de France montre que 30 espèces d’Hydrobiidae sont endémiques des eaux douces souterraines ou de surface ; leur distribution très restreinte les rend particulièrement vulnérables, et justifierait une protection totale. Cinquante-trois espèces de Mollusques terrestres sont endémiques ou quasi-endémiques au territoire français, et les Alpes-Maritimes, la Corse et le Pays basque présentent des concentrations remarquables d’endémiques. Une espèce, connue uniquement de la Crau, est probablement éteinte. Les endémiques pyrénéens ne sont pas considérés comme immédiatement menacés. Une protection totale de 21 de ces espèces terrestres est immédiatement nécessaire, et de nouvelles recherches devront préciser l’état des populations des autres espèces. Aucun prélèvement direct ne menace ces 51 espèces à protéger : la protection de ces petites espèces d’invertébrés sédentaires n’est possible qu’à travers les arrêtés de biotope et le classement de zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

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