1996
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H. Saint Girons, « Structure et évolution d’une petite population de Vipera aspis (L.) dans une région de bocage de l’Ouest de la France », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1996.2205
L’étude, de 1990 à 1994, d’une sous-population de Vipera aspis dans une région de bocage de l’ouest de la France (Loire-Atlantique) a donné lieu à 841 relevés d’identité, portant sur 63 individus de plus de deux ans, dont 44 adultes. Parmi ces 63 vipères, seuls 28 adultes (11 mâles et 17 femelles) et deux subadultes ont séjourné plus de quatre mois dans la zone d’étude ; ils sont dits «résidents ». Huit d’entre eux, marqués en 1990, étaient encore là en 1994. Parmi les vipères ayant séjourné moins de deux mois, on trouve 6 grands adultes, 10 jeunes adultes (dont 9 mâles) et 17 subadultes. Le nombre d’adultes résidents présents chaque année varie de 14 à 20 (8 à 12 femelles, 6 à 8 mâles), le nombre de femelles reproductrices de 2 à 6 (22,2 à 50 %, x 37,5 % ) et le nombre d’œufs palpables dans les oviductes des femelles de 18 à 34, soit en moyenne 6,13 par femelle reproductrice et 2,58 par femelle adulte résidente sur le terrain. Le suivi individuel des femelles indique que la durée des cycles reproducteurs varie de deux à cinq ans et est en moyenne voisine de trois ans. Chez les adultes résidents, nous constatons en moyenne 18 % de disparitions par an chez les femelles et 13,8 % chez les mâles, disparitions probablement dues à l’émigration et compensées par l’apparition d’un nombre légèrement supérieur d’adultes devenant résidents (12 contre 11 en quatre ans, différence évidemment non significative). Si l’on ne tient compte que des animaux se sédentarisant pendant plus d’un an, le recrutement est uniquement le fait de grands adultes : trois femelles et trois mâles. Les mâles, comme les femelles, ont le plus souvent des activités sexuelles à plusieurs reprises et avec plusieurs partenaires chaque année, mais les mêmes partenaires ont tendance à se retrouver d’une année à l’autre. Sur les six hectares environ du terrain d’étude, la densité des vipères adultes résidentes est faible (en moyenne 2,83 individus par ha), mais sur les 1 130 m de haies et talus plantés habitables, d’une superficie voisine de 2 750 m2, la densité atteint 62 individus par ha. Les pesées individuelles, malheureusement irrégulières, montrent que la perte de masse pendant l’hivernage est très faible chez les adultes, de l’ordre de 15 mg par jour et au total 2 % de la masse corporelle, mais atteint en moyenne 350 mg/j pendant la période d’activité sexuelle vernale des mâles.