1999
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Francesco maria Angelici et al., « Aspects of ecology of Varanus Niloticus (Reptilia, Varanidae) in southeastern Nigeria, and their contribution to the knowledge of the evolutionary history of V. Niloticus complex », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.1999.2275
Le Varan du Nil Varanus niloticus est classiquement divisé en deux sous-espèces faciles à identifier par la morphologie. Boehme & Ziegler (1997) ont considéré que ces sous-espèces méritaient d’être traitées en espèces distinctes, l’une en savane (V. niloticus ), l’autre en forêt ombrophile (V. ornatus). Ces auteurs soulignaient la sympatrie, sans hybridation ni intergradation, des deux formes dans le delta du Niger (dans le sud-est du Nigéria), ce qui légitimait leur séparation en tant qu’espèces distinctes. Nous avons étudié l’écologie des varans dans le sud-est du Nigéria entre septembre 1996 et juillet 1998. Nous avons identifié comme des ornatus typiques tous les varans examinés que ce soit des animaux en liberté ou des spécimens morts vendus sur les marchés de brousse. Ces ornatus ont été observés non seulement en forêt mais aussi dans les savanes et les zones cultivées du sud-est du Nigéria et de la région de Lagos, là où les deux formes étaient données pour coexister. La coexistence des deux formes apparaît donc douteuse, du moins au Nigéria où ornatus est apparu généraliste dans le choix de ses habitats bien que surtout trouvé dans les forêts secondaires marécageuses et le long des forêts-galeries. Les ornatus nigérians n’ont pas montré de phase d’estivation, contrairement à niloticus dans d’autres pays d’Afrique. Une forte saisonnalité de la reproduction a été mise en évidence. La nourriture principale consistait en crabes, une ressource très abondante. Environ 10 % des proies étaient des vertébrés. La largeur de niche était plus grande pour les adultes que pour les juvéniles. Quelques implications générales en matière d’histoire évolutive du complexe Varanus niloticus sont tirées des données écologiques recueillies. De plus, quelques aspects des relations entre les varans et l’homme sont présentés et discutés.