2000
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Luca Luiselli et al., « Ecological correlates of the distribution of terrestrial and freshwater Chelonians in the Niger Delta, Nigeria : A biodiversity assessment with conservation implications », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2000.2309
La distribution et l’écologie des Chéloniens dulçaquicoles et terrestres ont été étudiées dans l’est du delta du Niger au Nigéria. Cinquante deux zones d’étude, distribuées le long des bassins hydrographiques des principales rivières et dans les principaux types d’environnement présents dans la région, ont été soigneusement prospectées durant plus de deux ans. Sept espèces de Chéloniens ont été trouvées ; quatre d’entre elles (Pelomedusa subrufa olivacea, Pelusios c. castaneus, Kinixys belliana nogueyi, Kinixys erosa ) étaient pour la première fois signalées dans la région du delta du Niger. P. castaneus, P. niger et K. homeana sont apparus communs ; en revanche, K. belliana était extrêmement rare. En général, les espèces furent principalement notées dans les zones où dominaient la forêt marécageuse deltaïque, mais la distribution de P. castaneus débordait largement celle de ce type d’habitat dans la région. Un modèle statistique (basé sur la méthode de régression logistique) fut appliqué pour évaluer les effets des variables macro-environnementales sur la distribution locale des espèces. Il apparut qu’un facteur déterminant de la présence d’une ou de plusieurs de ces espèces était : (i) la présence de forêt sèche primaire pour P. castaneus et P. niger ; (ii) la présence de forêt sèche secondaire pour K. homeana, mais la présence d’un habitat buissonnant ou de plantations et zones cultivées n’était en aucun cas déterminante de la présence d’une des espèces étudiées ; (iii) la présence de forêt marécageuse primaire pour P. niger ; (iv) la présence de forêt marécageuse secondaire pour P. subrufa, K. erosa et K. homeana ; (v) la présence de mangroves pour P. niger et K. homeana ; (vi) la présence de grands cours d’eau (rivières, marigots) pour P. subrufa. La combinaison forêt sèche primaire/forêt marécageuse secondaire serait déterminante de la présence de cinq des sept espèces, apparaissant ainsi comme une combinaison d’habitats cruciale du point de vue de la conservation. Une analyse factorielle en composantes principales classe les sept espèces de Chéloniens et les huit paramètres du macro-environnement en cinq groupes : (1) un groupe formé par P. subrufa et K. belliana ; (2) un groupe formé par les paramètres «mileu buissonnant » et «zones cultivées/plantations » ; (3) un groupe relativement proche du (2), constitué par les paramètres «forêt sèche secondaire » et «forêt marécageuse secondaire » avec les espèces K. erosa et K. homeana ; (4) un groupe associant les paramètres «forêt sèche primaire », «forêt marécageuse primaire » et «grands cours d’eau permanent » aux espèces P. castaneus, P. niger et Trionyx triunguis ; (5) un groupe formé par le seul paramètre «mangrove ». Les données phénologiques suggèrent qu’une seule espèce (P. subrufa) serait susceptible d’estiver en saison sèche.