2000
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Mohammed Znari et al., « Partage des ressources spatiales et tropiques au sein d’un peuplement de lézards insectivores des Jbilets centrales (Maroc occidental) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2000.2321
La différenciation des niches spatiale et trophique de sept espèces sympatriques de lézards insectivores a été étudiée dans un milieu aride des Jbilets centrales (Maroc occidental) durant le printemps 1995. Deux guildes ont été distinguées sur la base du mode d’acquisition des proies : la guilde des espèces chassant à l’affût (Agama impalearis, Tarentola mauritanica et Saurodaclylus brosseti) et celle des espèces pratiquant la chasse extensive (Eumeces algeriensis, Chalcides polylepis, Acanthodaclylus erythrurus et Mesalina simoni). Les espèces étudiées se séparent par une utilisation différentielle du substrat, vraisemblablement en relation avec leurs traits morphologiques spécifiques. A. impalearis et T. mauritanica affectionnent essentiellement les terrains rocheux, E. algeriensis et M. simoni investissent surtout les substrats rocheux et caillouteux-terreux, A. erythrurus et C. polylepis fréquentent les substrats sableux ou terreux, tandis que S. brosseti peuple les biotopes à dominance caillouteuse ou pierreuse. En terme de composition taxinomique, il existe de forts recouvrements des spectres alimentaires des différentes espèces étudiées. Les principaux types de proies consommées sont les Formicidés, les Isoptères, les Coléoptères, et les Aranéides. Toutefois, les différences importantes de taille des proies ingérées par chacune des espèces, permettent de réduire les recouvrements des niches trophiques. La comparaison entre les régimes alimentaires observés et les ressources effectivement disponibles a permis de déceler des choix commandés par divers critères inhérents aussi bien aux prédateurs (stratégie de chasse, contraintes morphologiques) qu’à leurs proies (abondance, taille, activité). L’ensemble des résultats obtenus montre que les sept espèces de lézards diffèrent plus dans l’utilisation des microhabitats que dans l’exploitation de proies de tailles différentes. De plus, la divergence phylogénétique des espèces étudiées et leur différence de taille importante permettent de réduire les recouvrements de leurs niches écologiques ce qui favorise leur coexistence.