2002
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Marc Lebouvier et al., « Résilience des communautés insulaires subantarctiques : facteurs influençant la vitesse de restauration écologique après éradication de mammifères introduits », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2002.6219
L’introduction de bovins en 1871 sur l’île Amsterdam et de lapins en 1874 dans l’archipel de Kerguelen a eu un impact considérable sur les écosystèmes terrestres. Deux programmes de restauration écologique ont été mis en place, l’un en 1988 par élimination des bovins de la partie sud de l’île Amsterdam (55 km²), le second à partir de 1992 par éradication des lapins sur trois îles (1,45 à 1,65 km²) à Kerguelen. Sur l’île Amsterdam, les capacités et la vitesse de restauration des communautés dépendent du niveau de la perturbation des milieux engendrée par les bovins. Alors qu’une dizaine d’années a suffi à la restauration des communautés végétales sur certains secteurs dont les sols étaient peu dégradés, l’évolution est lente et les espèces introduites restent dominantes sur de larges secteurs où l’érosion du sol atteint un seuil d’irréversibilité. A Kerguelen, les processus de restauration, plus lents, ont été de plus fortement influencés et limités par les changements climatiques récents (sécheresse estivale de plus en plus fréquente) qui bénéficient aux espèces introduites, originaires de régions plus tempérées, et pénalisent les espèces locales pour lesquelles ces conditions sont entièrement nouvelles.