2004
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Yves-François Thomas et al., « Transfert continent-océan : étude du colmatage et de la concentration en métaux lourds en baie du marin (Martinique) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2004.6382
D’une superficie de 11 km² environ, le Cul-de-sac du Marin est la plus grande échancrure de la côte méridionale de la Martinique. Circonscrit au nord par la Pointe Borgnesse et au sud par la Pointe Marin, ce havre était jadis un véritable sanctuaire floristique et faunistique. A la fin des années 1970 mais surtout au début des années 1980, la mise en place d’un périmètre irrigué a permis le développement de cultures maraîchères sur les bassins versants adjacents ; ces derniers étant pentus, fragiles et peu couverts par la végétation, l’énergie cinétique des gouttes de pluie les a affectés directement. D’importants volumes sédimentaires ont été transférés des bassins versants vers le littoral. Ces importants volumes sédimentaires, prioritairement constitués d’argiles granulométriques et minéralogiques, s’accumulent essentiellement le long de la frange côtière. A partir d’analyses cartographiques et d’images satellitaires, la progradation du trait de côte a été estimée à 15 m, ce qui représente un gain de 25 ha environ. En liaison avec son important envasement, le cul-de-sac du Marin montre des zones de forte concentration en métaux lourds. Les analyses réalisées indiquent la présence de plomb, de cadmium et de cuivre. Si ces métaux sont présents dans la nature, les teneurs mesurées dans le cul-de-sac dépassent largement les normes traditionnellement admises. L’anthropisation du milieu terrestre a des répercussions d’autant plus nocives sur le milieu marin, qu’elles sont durables et polluantes pour la chaîne trophique.