2006
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Romain Blanc et al., « Effects of non-consumptive leisure disturbance to wildlife », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2006.1306
Effet des activités de loisirs non consommatrices sur la faune sauvage. — Les activités de loisirs sont de plus en plus variées et répandues, ce qui peut augmenter leurs effets en termes de dérangement de la faune sauvage. Dans cet article, nous présentons une synthèse des connaissances actuelles sur l’effet des activités de loisirs non consommatrices (ne prenant pas en compte la chasse et la pêche, dont les effets ont été largement étudiés par ailleurs) pour les espèces sauvages. L’objectif n’est pas de fournir une revue exhaustive de la littérature, mais plutôt de présenter une sélection des publications pertinentes sur les différents aspects du sujet. Nous présentons d’abord les différentes définitions de la notion de dérangement, listons les activités reconnues comme les plus dérangeantes et les espèces ou groupes taxinomiques considérés comme les plus sensibles. La définition du dérangement que nous retenons ici est «toute déviation du comportement normal en réponse à des événements inattendus à proximité d’un animal » . Une grande variété d’activités de loisirs peuvent entraîner un dérangement de la faune sauvage, en particulier celles employant des véhicules à moteur ou celles amenant un contact rapproché entre le pratiquant et la faune sauvage (que ce rapprochement soit recherché ou non). La littérature démontre que tous les groupes animaux peuvent potentiellement être affectés par les activités de loisirs, même si c’est chez les oiseaux et les mammifères que le phénomène a été le plus étudié. Suite à ces définitions et revues initiales, nous résumons les différents modes de mesure du dérangement, mettant en exergue le fait que le changement de comportement des animaux, même s’il est un critère souvent évident à mesurer, n’est pas forcément le meilleur indicateur du dérangement. Car les individus commencent généralement à ressentir ses effets avant de modifier leurs activités ou de quitter la zone dérangée. Nous présentons ensuite les différentes échelles auxquelles le dérangement a été étudié, du comportement individuel à la dynamique des populations, les effets sur les populations étant évidemment les plus difficiles à mesurer, mais aussi les plus cruciaux à long terme. Nous suggérons donc quelques perspectives de recherche, en particulier le besoin reconnu de travaux expérimentaux et sur les conséquences du dérangement à long terme pour la valeur sélective des individus, donc la dynamique des populations. C’est en effet à cette échelle que doivent être prises les mesures de gestion adéquates dans le futur.