Qualité des écosystèmes et conservation du patrimoine naturel : le cas de l’eutrophisation littorale et l’hivernage de la Bernache cravant Branta b. bernicla en baie de Saint-Brieuc (France)

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2009

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Alain Ponsero et al., « Qualité des écosystèmes et conservation du patrimoine naturel : le cas de l’eutrophisation littorale et l’hivernage de la Bernache cravant Branta b. bernicla en baie de Saint-Brieuc (France) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2009.1478


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Résumé En Fr

Summary. — Ecosystem quality and natural heritage preservation : the case of the littoral eutrophication and the wintering of Brent Geese Branta b. bernicla in the bay of Saint-Brieuc (France). — The national nature reserve of Saint-Brieuc Bay, located in the north of Brittany, is a site of international importance for the wintering of the Black-bellied Brent goose Branta bernicla bernicla although its preferred food, eelgrass, is completely absent. Local monitoring points out that the green seaweeds Ulva armocicana represents 90% of the food eaten by the Brent geese. These algae are responsible for the spectacular green tides which greatly impact this bay each summer. The 400 odd tons consumed each winter by the Brent geese are insufficient to curb this phenomenon. However, the resorption policy of the nitrogenized surpluses arriving in the bay in order to fight against the aestival green tides could, in the long term, reduce this food resource and force geese to find a substitution food which, locally, could be a grass growing on salt-marshes (Puccinellia maritima) or winter cereals growing in arable lands bordering the bay. To avoid possible crop, the national nature reserve could have to increase the surface of Puccinellia maritima meadows by mowing or by converting to pasture on the climacic areas with Halimione portulacoides as is the practice on the Atlantic coast, in Aiguillon Bay. This will have to be done with caution, the areas with sea-purslanes being important feeding grounds for young fish during the high tides. It is quite singular to see that, in this bay, a wintering area of international interest for a water bird developed thanks to serious environmental perturbation and that this ornithological interest could be disrupted by current curative policies of water quality restoration, should no compensatory measures come to balance for the hoped reduction of the green tide.

. — La réserve naturelle nationale de la baie de Saint-Brieuc, située dans le nord de la Bretagne, est un site d’hivernage d’importance internationale de la Bernache cravant à ventre sombre Branta bernicla bernicla bien que sa nourriture préférée, les zostères, en soit totalement absente. Les suivis réalisés ont permis de mettre en évidence que les Ulves Ulva armocicana, représentent 90 % de la nourriture ingérée localement par les bernaches. Ces ulves sont responsables des spectaculaires marées vertes qui impactent très fortement la baie chaque été. Les quelque 400 tonnes consommées chaque hiver par les bernaches ne permettent pas d’endiguer ce phénomène. Toutefois, la politique de résorption des excédents azotés arrivant en baie afin de lutter contre la prolifération estivale des ulves pourrait, à terme, réduire cette ressource alimentaire et amener les bernaches à devoir trouver une nourriture de substitution qui, dans la baie, pourrait être une graminée poussant sur les prés-salés (Puccinellia maritima) ou les céréales d’hiver semées dans les champs bordant la baie. Pour éviter d’éventuels dégâts dans les cultures, la réserve pourrait être amenée à agrandir les prairies salées à Puccinellia maritima existantes, soit par la fauche, soit par le pâturage sur les zones climaciques à Obiones Halimione portulacoides comme cela se pratique en baie de l’Aiguillon. Ceci devra se faire avec prudence, les zones à Obiones étant d’importantes zones de nourrissage pour les jeunes poissons fréquentant les prés-salés lors des marées hautes. Il est tout à fait singulier de voir que, dans cette baie, un hivernage d’intérêt international d’une espèce d’oiseau d’eau s’est développé grâce à un grave déséquilibre du milieu et pourrait être remis en cause par les mesures curatives en cours de mise en oeuvre si aucune mesure ne vient compenser la diminution espérée des stocks d’ulves.

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