2010
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Marc Attié et al., « Patterns of larval hostplant usage among hawkmoths (Lepidoptera, Sphingidae) from La Réunion, with a comparison of the Mascarenes with other regions of the world », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2010.1506
Modèles d’utilisation des plantes-hôtes par les larves de sphinx (Lepidoptera, Sphingidae) à la Réunion, avec une comparaison des Mascareignes avec d’autres régions du monde. — Les espèces de sphingides de la Réunion sont en grande partie originaire de Maurice et de Madagascar d’où elles ont migré avec probablement des préadaptations écologiques, notamment des préférences pour des plantes-hôtes. Dans la présente étude on cherche à savoir si les préférences alimentaires sont conservées ou bien si elles résultent d’adaptations à des contraintes locales. À l’aide d’Analyses Factorielle des Correspondances (AFC), on a comparé le spectre de plantes-hôtes de six espèces polyphages à large distribution (Acherontia atropos, Agrius convolvuli, Coelonia fulvinotata, Daphnis nerii, Hippotion celerio, H. gracilis) et on constate qu’elles utilisent généralement le spectre de familles de plantes-hôtes disponible, les restrictions observées correspondant le plus souvent à l’absence de familles botaniques à la Réunion plutôt qu’à une spécialisation alimentaire. On peut noter cependant que Daphnis nerii a été trouvé sur plusieurs genres d’Apocynacées (Nerium, Ochrosia, Pachypodium, Tabernaemontana) mais semble, à la Réunion, peu fréquent sur Thevetia peruviana, une espèce commune appartenant à la même famille. De même Coelonia fulvinotata a été observé sur Lantana camara, une exotique invasive, alors que d’autres plantes-hôtes potentielles sont présentes sur l’île. L’analyse factorielle des données sur les plantes-hôtes se rapportant aux espèces distribuées dans les 11 genres de sphinx présents à la Réunion a permis de constater que les principales associations avec les plantes-hôtes sont conservées dans l’aire de distribution de ces espèces, bien que des spécificités alimentaires puissent exister localement. Les associations montrent clairement l’existence d’un conservatisme taxinomique (Acherontia, Agrius et Coelonia sont associés de préférence avec des Euasterids I) ou sont de nature phytochimique (Nephele densoi est associé à deux familles lactifères appartenant à des sous-classes botaniques distinctes).