2011
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Alain Ponsero et al., « Estimation de la consommation de la macrofaune invertébrée benthique par les oiseaux d’eau en baie de Saint-Brieuc (France) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2011.1607
La biomasse et la production de la macrofaune benthique de la baie de Saint-Brieuc ont été analysées, en relation avec la consommation par les neuf principales espèces de limicoles et de canards présentes sur le site. Cette consommation est estimée à 1,9 g AFDW/m²/an, résultat similaire à celui obtenu en baie du Mont-Saint Michel, mais très inférieur à ceux observés en mer des Wadden. L’eutrophisation induit généralement une augmentation de la productivité globale des écosystèmes littoraux intertidaux. C’est par exemple ce qui a été observé dans la partie allemande de la mer des Wadden depuis les années 50. En conséquence, les effectifs d’oiseaux peuvent croître de façon très marquée dans les systèmes eutrophes. Or ce n’est pas le cas en baie de Saint-Brieuc où les biomasses macrozoobenthiques produites et consommées par les oiseaux sont comparables à ce qui est observé en baie du Mont-Saint-Michel, site océanique oligotrophe caractérisé par une biomasse et une productivité relativement faibles. En baie de Saint-Brieuc, les apports excessifs de sels nutritifs induisent d’important développements d’Ulva armocicana, responsables des spectaculaires marées vertes qui impactent très fortement la baie chaque été. La prolifération d’ulves bloque les flux nutritifs et régule la production de microphytoplancton et, indirectement, l’abondance des échelons trophiques supérieurs.