2014
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Noomene Sleimi et al., « Accumulation des éléments traces et tolérance au stress métallique chez les halophytes colonisant les bordures de la lagune de Bizerte (Tunisie) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2014.1712
La lagune de Bizerte subit une pollution anthropique mixte engendrée essentiellement par les rejets industriels non limités provenant de l’usine sidérurgique «El Fouledh», de la société tunisienne des industries de raffinage, de la cimenterie et des 400 unités industrielles recensées autour d’elle. Ces rejets constituent des polluants majeurs conduisant à une dégradation des conditions écologiques de ce plan d’eau. Les travaux de recherche antérieurs ont touché à la plupart des composantes de cet écosystème : sol, sédiments, eau, organismes aquatiques. Dans le présent travail, nous nous sommes intéressés à l’étude des halophytes peuplant les bordures de la lagune de Bizerte. Cette étude permettrait d’identifier les espèces accumulatrices en vue de les utiliser dans les programmes de phytoremédiation. Les parties aériennes d’Atriplex portulacoides, Arthrocnemum indicum, Salicornia arabica et Suaeda fruticosa ont été récoltées, rincées, séchées puis broyées. Les analyses ont porté sur quelques éléments traces : Pb, Cu, Zn et Cd. Nos résultats ont permis de classer les halophytes “A. portulacoides, A. indicum, S. arabica et S. fruticosa” parmi les espèces accumulatrices de Pb (respectivement 84.6, 92.2, 102.9 et 86.3 μg. g-1 MS), de Cu (respectivement 14.5, 15.1, 24.2 et 14.9 μg. g-1 MS) et de Zn (respectivement 1370.1, 625.1, 1601.4 et 772.5 μg. g-1 MS ). A. portulacoides et S. arabica se distinguent par leurs capacités à piéger d’importantes quantités de Zn d’où la possibilité de les utiliser dans les programmes de dépollution. En ce qui concerne le Cd, nous avons montré que toutes les espèces étudiées sont des hyper-accumulatrices de ce métal (A. portulacoides : 274.0 μg. g-1 MS ; A. indicum : 280.4 μg. g-1 MS ; S. arabica : 211.6 μg. g-1 MS et S. fruticosa : 209.0 μg. g-1 MS ). Il faut noter que les halophytes récoltées ne présentent aucun symptôme de toxicité, elles sont capables d’accumuler des quantités plus importantes d’éléments traces et de tolérer le stress métallique. Ce résultat montre que les halophytes étudiées peuvent être recommandées pour tous programmes de phytoremédiation des sols pollués des zones non cultivées.