2015
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Víctor Noguerales et al., « Winter habitat selection and partitioning in two sympatric farmland small mammals: Apodemus sylvaticus and Mus spretus », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2015.1770
Partage et sélection d’habitat en hiver chez deux rongeurs sympatriques en milieu agricole : Apodemus sylvaticus et Mus spretus. Les patrons de sélection d’habitat des mammifères varient selon l’échelle et il existe différentes vues sur le rôle des facteurs agissant à macro-et à micro-échelles dans l’assemblage des communautés. Dans cette étude, nous évaluons si les différents patrons de sélection du macro-et du microhabitat expliquent la coexistence de deux espèces de rongeurs sympatriques, Mus spretus et Apodemus sylvaticus en milieu agricole au centre de l’Espagne. Nous avons échantillonné les rongeurs des cultures céréalières et des champs non-cultivés (jachères et friches) en utilisant une grille de pièges Sherman. La disponibilité de nourriture et la structure de la végétation (variables à l’échelle du microhabitat), ainsi que la composition du paysage (variable à l’échelle du macrohabitat), ont été mesurées à chaque grille d’échantillonnage. L’abondance de chaque espèce a été analysée en utilisant des Modèles Linéaires Généralisés (MLGs) pour déterminer quelles sont les variables d’échelle associées à l’abondance spécifique. Le poids de chaque échelle dans la formation de l’assemblage a été examiné par une procédure de partition de variance. À l’échelle du microhabitat, A. sylvaticus était positivement lié à la couverture de buissons et M. spretus était positivement liée à la disponibilité des graines. À l’échelle du macrohabitat, A. sylvaticus était négativement associé à la distance de l’arbre le plus proche, alors que M. spretus était associée positivement à la même variable. Le macrohabitat explique 39 % de la variance de l’assemblage, alors que le microhabitat n’explique que 8 %. Ces résultats suggèrent une relative ségrégation d’utilisation des ressources par les deux espèces à l’échelle du microhabitat, et un partage de l’espace à macro-échelle, permettant la coexistence des deux espèces conformément aux règles d’assemblage des communautés. Cette étude montre l’importance de considérer l’échelle du macrohabitat pour comprendre la configuration des assemblages de rongeurs.