2015
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Elise Krebs et al., « Réponses des populations de reptiles à l’éradication du Rat noir (Rattus rattus) sur l’île de Bagaud (parc national de Port-Cros, Var, France) », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2015.1818
En 2011, une opération d’éradications simultanées de 2 taxa exotiques envahissants, le Rat noir (Rattus rattus) et les Griffes de sorcière (Carpobrotus spp.) a été entreprise sur l’île de Bagaud, réserve intégrale située au sein du Parc national de Port Cros, dans le sud-est de la France. Un contrôle réalisé en 2014 a permis de conclure au succès de l’éradication de R. rattus. L’éradication de Carpobrotus spp., quant à elle, est encore en cours. Afin de connaître les effets de l’opération d’éradication de R. rattus sur les populations de reptiles de l’île (la Couleuvre de Montpellier Malpolon monspessulanus, le Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea, le Lézard des murailles Podarcis muralis), un suivi pré-éradication a été réalisé en 2010 et 2011, et reconduit post-éradication, en 2013 et 2014. L’échantillonnage pratiqué a été semi-quantitatif selon trois méthodes : (1) trois transects de 80 m de long sur 2 m de large ; (2) deux quadrats de 1225 m² ; (3) cinq microsites rocheux à E. europaea. Très peu d’individus de M. monspessulanus ont été observés. Des résultats significatifs ont été observés seulement pour E. europaea : après éradication, le nombre de juvéniles observés a augmenté et l’ensemble des individus observés, quelle que soit leur classe d’âge, l’ont été plus hors que dans des abris. Ces résultats peuvent s’expliquer par la perte du comportement d’évitement que E. europaea avait en présence de R. rattus et par une pression de prédation plus faible, les deux espèces étant nocturnes. Le temps écoulé depuis l’éradication de R. rattus est assez court et certaines espèces n’ont pas encore nécessairement réagi de façon visible sur le plan démographique. Les suivis complémentaires dans les années à venir apporteront d’autres éléments d’information.