2015
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Vincent Médoc et al., « Predicting the impact of invasive species : a look forward on the comparative functional response approach », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2015.1821
Prévision de l’impact des espèces invasives : un examen de l’approche par comparaison des réponses fonctionnelles. — Dans l’objectif d’optimiser les stratégies de gestion des espèces invasives, la science des invasions fait face au besoin d’anticiper et de hiérarchiser les invasions futures à l’aide d’approches efficaces, économiques et généralisables à de nombreux groupes taxinomiques. Récemment, pour prédire l’impact des prédateurs invasifs, il a été proposé de comparer la relation entre la ressource consommée et sa disponibilité, c’est-à-dire la réponse fonctionnelle, entre des envahisseurs potentiels et leurs analogues trophiques dans l’écosystème receveur (approche par comparaison des réponses fonctionnelles, ou approche CRF ci-après). Après une brève description du cadre de travail de l’approche CRF, nous dressons le bilan des comparaisons déjà disponibles dans la littérature. Ensuite, nous examinons comment la présence de congénères du prédateur peut altérer les prédictions de l’approche CRF. En effet, dans les expériences menées dans le cadre de l’approche CRF, les réponses fonctionnelles ont été déterminées en faisant varier la densité en proies mais avec un unique individu prédateur alors que dans la nature, les prédateurs sont rarement isolés et sont donc susceptibles d’interagir entre eux pendant leur activité d’approvisionnement. Ces interactions peuvent altérer l’efficacité de chaque individu, générant ainsi une prédateur-dépendance dans la réponse fonctionnelle. Cette interférence mutuelle peut affecter différemment le prédateur invasif et son analogue natif et par conséquent moduler la différence entre leurs réponses fonctionnelles. La prise en compte de l’interférence devrait améliorer l’extrapolation des résultats de l’approche CFR aux populations naturelles.