2015
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Stéphanie Robert et al., « Multiple introductions and admixture at the origin of the continental spread of the fungal banana pathogen Mycosphaerella fijiensis in central america : a statistical test using approximate bayesian computation », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2015.1822
Introductions multiples et mélange à l’origine de l’expansion continentale du champignon pathogène du bananier Mycophaerella fijiensis en Amérique centrale : un test statistique utilisant le calcul bayésien approché. — La reconstruction des histoires d’invasions est l’un des principaux défis de la biologie des invasions. L’ascomycète Mycophaerella fijiensis, agent causal de la maladie des raies noires des bananiers, en provenance d’Asie du Sud-Est, a commencé à envahir le continent américain en 1972 et est aujourd’hui présent dans toutes les régions productrices de bananes d’Amérique. Dans une précédente étude de la structure génétique des populations à l’échelle mondiale, nous supposions que l’invasion américaine pourrait avoir résulté d’introductions multiples et de mélange. Ici, nous avons cherché (i) à tester statistiquement cette hypothèse, et (ii) à inférer les caractéristiques démo-génétiques de cette introduction, en utilisant une technique de choix de scénario par calcul bayésien approché (ABC). Pour ce faire, nous avons confronté sept scénarios d’introduction de la maladie à des données précédemment acquises de génotypage à 21 locus microsatellites de six populations américaines, deux populations d’Asie du Sud-Est et une population océanienne. Nous avons pu démontrer fermement une contribution de l’Océanie à cette invasion, le scénario de mélange ayant reçu une probabilité a posteriori élevée (environ 0,7). Les populations sources semblent avoir des tailles efficaces élevées (de l’ordre de 104). Les populations envahissantes ont subi un goulot d’étranglement fort, de l’ordre d’une centaine d’individus pendant environ 5 ans (50 générations). Au total, ces résultats sont cohérents avec les données historiques et sont compatibles avec l’hypothèse que l’invasion ait commencé à partir de souches fongiques importées accidentellement via des plants de bananiers ramenés de provenances diverses au Honduras dans une collection visant l’amélioration variétale.