2016
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Eugénie Cateau et al., « Influences de l’exploitation forestière sur les coléoptères saproxyliques aptères de litière », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2016.1865
Les coléoptères saproxyliques sont dépendants d’attributs de maturité (arbres de très gros diamètre, abondance de bois mort et diversité des dendromicrohabitats) qui sont supprimés par la sylviculture traditionnelle. Certains coléoptères saproxyliques aptères de litière sont aujourd’hui peu connus et pourraient, de par leur aptérisme, être des indicateurs de la gestion forestière passée et récente. Nous étudions ici l’impact de l’exploitation forestière sur ces espèces. Sept couples forêt exploitée – forêt mature ont été inventoriés dans la zone centrale des Pyrénées, côté français. Ces forêts sont réparties dans trois vallées : Vallée du Biros (Ariège), Haute-vallée de la Garonne (Haute-Garonne) et Basse Vallée d’Aure (Hautes-Pyrénées). L’échantillonnage est effectué par tamisage de litière au pied de 10 arbres par forêt. À l’échelle de la communauté et à l’échelle de l’espèce, pour quatre des cinq espèces inventoriées, l’exploitation forestière actuelle n’a d’influence significative ni sur leur richesse spécifique, ni sur leur abondance. À ces deux échelles en revanche, des différences apparaissent en fonction de la vallée. Les forêts ariégeoises, qui ont été plus intensivement exploitées et plus pâturées durant les derniers siècles, sont significativement plus pauvres en coléoptères saproxyliques aptères de litière. Ceci laisse à penser que même si les espèces étudiées supportent bien l’exploitation sylvicole traditionnelle, un impact anthropique dépassant une certaine ampleur (en termes d’intensité de prélèvement, de durée ou d’étendue spatiale) pourrait amener à la disparition locale de ces espèces.