2017
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Ratiba Hourizi et al., « Changements spatio-temporels des paysages steppiques d’Algérie. Cas de la région de Méchéria », Revue d'Écologie (La Terre et La Vie) (documents), ID : 10.3406/revec.2017.1870
Les activités économiques dans les steppes d’Algérie reposent en grande partie sur l’élevage pastoral. La désertification engendrée par la pression croissante du pâturage est remise en cause par le "reverdissement" observé dans tout le pourtour saharien. À la question sur la réalité du phénomène de désertification, le présent travail tente de répondre par une approche diachronique et paysagère. La carte de l’occupation des terres réalisée en 2014 est comparée à deux autres cartes datant de 1978 et de 2006. L’analyse par télédétection des changements dans les unités paysagères montre une fragmentation des paysages steppiques préexistants en différents stades de dégradation. Les steppes à Stipa tenacissima (Alfa) ont perdu 94 % de leur surface depuis 1978. Celles à Lygeum spartum (Sparte), après avoir augmenté de 4 % de 1978 à 2006, ont diminué de 13 % de 2006 à 2014. Ces dernières ont disparu de leur emplacement préexistant (80 % des cas) et conquis de nouveaux espaces essentiellement au détriment des steppes d’alfa (60 % de la surface actuelle). Actuellement, deux types de steppes dominent presque 80 % de l’espace ; celles à L. spartum et à Atractylis serratuloides occupent respectivement 35 et 33 %. L’extension de la steppe à A. serratuloides, indicatrice de dégradation, durant les 8 dernières années, est estimée à 22 % de la surface. Cette augmentation est l’un des témoins d’une dégradation toujours d’actualité, notamment sous l’effet du surpâturage qui se poursuit malgré le "reverdissement" lié à une bonne pluviométrie depuis 2007.