2009
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Sébastien Schehr, « Le traître comme étranger radical », Revue des Sciences Sociales (documents), ID : 10.3406/revss.2009.1234
Si le traître a toujours fait l’objet – de l’Antiquité à nos jours – de représentations négatives ; s’il a de tous temps – en raison de son action et des bouleversements qu’elle implique – focalisé contre lui indignation, ressentiment collectif et désir de vengeance, il n’en reste pas moins une figure complexe, ambivalente, dont le rôle dans la vie politique et sociale ne sauraient être oblitéré facilement. Ainsi, même si toute trahison peut être caractérisée sociologiquement comme une violation des rapports de confiance et de loyauté, elle n’en constitue pas moins un acte fondateur et instituant, qui confronte son auteur à une expérience singulière, proche de celle de l’étranger chère à Simmel ou du «marginal man» qu’évoque R. E. Park. Il s’agira dans cet article de relever les accointances qui existent entre ces diverses figures, en nous penchant notamment sur certains aspects méconnus de la condition de «traître».