1988
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Robert Lewis, « Tableaux vivants : Parlor Theatricals in Victorian America », Revue Française d'Études Américaines, ID : 10.3406/rfea.1988.1318
Au milieu du XIXe siècle, la mode se répandit aux Etats-Unis des « tableaux vivants », où une ou plusieurs personnes posaient, immobiles et en silence, pour représenter un tableau, soit en public, soit plutôt en privé : la liberté y était plus grande. Si les conventions venaient droit d'Europe, les sujets, eux, étaient américains, courants, moraux et allégoriques : rarement la haute culture de la Renaissance ou celle des peintres modernes y trouvait accès. Des manuels prodiguaient des instructions très détaillées pour mettre en scène ces tableaux, mais c'est seulement dans les demeures les plus vastes et les plus riches que celles-ci pouvaient être appliquées à la lettre. A une époque où les galeries d'art étaient peu nombreuses, les « tableaux » contribuèrent à former le goût visuel des Américains, qui y découvrirent les liens qui unissaient la peinture et la littérature. En tendant au sensationnel, le genre préparait aussi des grandioses pageants publics de la période « vrosressiste ».