1990
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Maurice Couturier, « "La banalisation de la sexualité à l’ère postmoderne" », Revue Française d'Études Américaines, ID : 10.3406/rfea.1990.1392
Entre 1955 (année de la publication de Lolita à Paris) et 1966 (quand la Cour Suprême déclare que Fanny Hill n'est pas un livre obscène), la plupart des obstacles à la publication de fictions sexuellement explicites ont disparu des Etats-Unis. Cette liberté sans précédent a fini par modifier le traitement romanesque de la sexualité. Alors que des écrivains tels que Hawkes et Burroughs ont continué à écrire dans la veine « romantique » inventée par Henry Miller, Nabokov et Barthelme ont utilisé la sexualité comme défi ultime à l'écriture poétique. Dans Gerald's Party, le roman de Coover, le sexe n'est plus objet d'interdit mais source d'une quête éperdue du désir. Avec la fin de la censure, la fiction a accédé à une liberté de plus en plus difficile à négocier et qui conduit souvent à une nouvelle auto-réflexivité.