1989
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Bernard Veck et al., « Un concept pour l'analyse didactique des objets d'enseignement en français », Revue française de pédagogie, ID : 10.3406/rfp.1989.1405
A quoi l'enseignant de français fait-il référence quand il dit avoir « fait », en classe, le romantisme, la métaphore, ou une heure d'argumentation ? Les objets d'enseignement évoqués couramment semblent relever d'une évidence, d'un naturel que permettent d'interroger rigoureusement les études en didactique (1). Le concept de transposition didactique (2) est de ce point de vue remarquablement opératoire pour situer telle notion (ou tel ensemble notionnel) en amont de sa mise en œuvre scolaire, d'une part au plan d'un savoir de référence (en principe extérieur au système didactique), et d'autre part à celui d'un savoir à enseigner, où ce que Y. Chevallard appelle la noosphère lui confère un statut scolaire à travers Instructions officielles et manuels. Ainsi le concept aide-t-il à franchir l'illusion de transparence dont s'accompagne le plus souvent le fonctionnement didactique, et à mettre à jour les lieux où prennent sens les objets d'enseignement. L'article qui suit présente trois champs disciplinaires (rhétorique, argumentation, histoire littéraire) à partir d'une analyse de leur situation historique et de leur place dans les dernières Instructions officielles (3) et dans la dernière génération des manuels scolaires. Nous pensons ainsi contribuer à mieux dégager la définition de l'épistémologie scolaire complexe qui sous-tend le fonctionnement disciplinaire du « français » enseigné dans le second cycle (4).