1970
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Philippe Beneton et al., « Les interprétations de la crise de mai-juin 1968 », Revue française de science politique (documents), ID : 10.3406/rfsp.1970.393237
Les interpretations de la crise de mai-juin 1968, par Philippe Bénéton et Jean Touchard De l'entreprise de subversion à la crise de civilisation la crise de mai-juin 1969 a suscité de multiples interprétations - qu'il est possible de classer en huit types principaux. 1) Un complot, une tentative de subversion dont les auteurs seraient tantôt le Parti communiste, tantôt les groupes gauchistes. 2) Une crise de l'Université : l'interprétation par les rigidités de l'enseignement supérieur et par la "marginalité sociale" des étudiants. 3) Un accès de fièvre, une révolte de la jeunesse : l'explication par le psychodrame, le jeu, la fête et d'autre part par l'irruption de la jeunesse, le "meurtre du père". 4) Une révolte spirituelle, une crise de civilisation : l'insurrection de l'esprit, la révolte contre une société ou une civilisation. Un conflit de classes, un mouvement social d'un type nouveau : la lutte des "professionnels" contre les "technocrates". 6) Un conflit social traditionnel : l'explication des grèves par la conjoncture économique et sociale. 7) Une crise politique : les institutions de la Cinquième République et l'absence d'une alternative de gauche. 8) Un enchaînement de circonstances. Après avoir présenté et critiqué ces diverses interprétations, les auteurs concluent qu'il convient de renoncer à toute clef unique d'interprétation et qu'il importe de procéder à de nouvelles recherches, notamment sur les grèves, avant de proposer une interprétation nouvelle de la crise de mai.