1988
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François Chevalier, « « La démocratie mexicaine » et son parti dominant : genèse et développements », Revue française de science politique (documents), ID : 10.3406/rfsp.1988.411135
Le Parti libéral mexicain, issu indirectement de la Révolution française, a été, sous une forme ou sous une autre, pendant le dernier tiers du 19e siècle, le parti du pouvoir. En 1928, dans les séquelles de la Révolution, le général Galles va rassembler «la famille révolutionnaire » dans un Parti national révolutionnaire, libéral-jacobin d'Etat, qui commence à se structurer de façon autonome. En 1934, un président «socialiste», le général Cárdenas, renforce le parti et, malgré son charisme personnel, quitte la présidence à la fin de son sexennat : son exemple fait de la « non-réélection » un principe absolu. Sous ses successeurs économistes ou technocrates, le pouvoir va se concentrer dans les mains d'un président tout-puissant qui, en fait, contrôle le parti, devenu Parti révolutionnaire institutionnel d'Etat, et désigne son successeur. A partir de 1982, la crise économique va être le révélateur de la contestation montante, liée elle-même aux progrès d'une classe politique élargie qui veut voter librement. De là une opposition croissante dans les Etats contigus aux Etats-Unis et dans les grandes villes. Le régime doit évoluer s'il veut survivre.